Nihad, le fils, le frère


Il est évoqué également pour la première fois à la page 18 par Hermile Lebel. Ce dernier donne aussi une lettre à Simon, à remettre à son frère, le fils de Nawal. Ici démarre son enquête, mais c'est aussi le moment où les jumeaux apprennent l'existence d'un frère. Le chapitre 5 d'Incendies nous offre un retour en arrière, Nawal a alors 14 ans. Le lecteur apprend qu'elle est enceinte de Wahab : « J'ai un enfant dans mon ventre, Wahab ! ». Cependant, lorsque sa mère apprend la nouvelle, au chapitre 6, elle lui pose un ultimatum : soit elle garde l'enfant et quitte le village, soit elle l'abandonne. Nawal décide alors d'abandonner le bébé à la naissance. Le chapitre 8 raconte son accouchement. C'est la première apparition de Nihad dans l'oeuvre, annoncée par Elhame « C'est un garçon. » (p.40). C'est à ce moment là que Nawal lui donnera un objet important pour la suite de l'histoire : « un nez de clown » (p40). Tout au long du l'histoire, Nawal va être à la recherche de son fils. Au chapitre 32, Simon et Hermile Lebel sont à la recherche de Chamseddine, le chef spirituel de la région. Ils vont en direction du sud, cherche le mystérieux frère appelé Nihad Harmanni : «  On a trouvé son nom, c'est déjà pas mal. Nihad Harmanni ! » (p.113). Le chapitre 34 est le chapitre des révélations. Simon trouve Chamseddine qui lui révèle dans un premier temps que «Nihad Harmanni était le fils de la femme qui chante » (p.118). Elle lui révèle ensuite que Nihad était une « machine à tuer », ce qui le déshumanise. « Il est devenu franc-tireur » (p.123) Il lui apprend ensuite que Nihad s'est fait recruté dans une prison à Kfar Rayat. C'est ensuite que la vérité éclate : «  Ton frère est ton père. », « Il a oublié Nihad. Il est devenu Abou Tarek. » (p.124). Plus loin dans le chapitre, Nihad sort le seul objet qui lui reste de son enfance, le petit nez rouge. C'est ainsi que la vérité éclata au procès, Nawal sait tout. Nawal a retrouvé son fils. Son fils l'a violée. Son fils est le père de ses enfants. Dans le chapitre 37, « Lettre au fils », Nawal s'adresse à Nihad. Elle s'adresse à lui avec une anaphore « Je t'ai cherché partout. […] Je t'ai cherché sous la pluie, Je t'ai cherché au soleil » (p.127). Elle cite tous les lieux où elle l'a cherché « Au fond des bois / Au creux des vallées / En haut des montagnes / Dans les villes les plus sombres / Dans les rues les plus sombres ». On retrouve une accumulation de lieux. Elle le compare ensuite à un oiseau avec une métaphore filée « Car tu es un oiseau / Et qu'y a-t-il de plus beau qu'un oiseau, / Qu'un oiseau plein d'une inflation solaire ? / Qu'y a-t-il de plus seul qu'un oiseau, / Qu'un oiseau seul au milieu des tempêtes ». Elle lui présente ensuite ses enfants :  « Tu as devant toi Jeanne et Simon. / Tous deux ts frère et soeur » (p.129). Elle lui dit ensuite « Je parle au fils, car je ne parle pas au bourreau. » ce qui prouve qu'elle différencie les deux rôles de Nihad. À la fin, elle signe « Ta mère ».

 

 

Ces deux dernières lettres soulignent les deux rôles différents que jouent Nihad dans la pièce. Nawal distingue ici son fils, du père de ses enfants.